15 Février – C’est à travers une vidéoconférence sur la lutte non violente pendant le mouvement des droits civiques afro-américains que l’ambassade des Etats-Unis a célébré cette année le mois de l’histoire des noirs américains. L’événement, organisé en collaboration avec Africa Regional Services (ARS Paris), a réuni une quinzaine de jeunes maliens de divers secteurs de la société civile autour des membres de la section des Affaires Publiques. Il visait à promouvoir les idéaux de la lutte non-violente inspirée des mouvements de revendication des droits civiques aux États-Unis par les noirs américains dans les années 1950 et 1960.
Dans son exposé liminaire, Eddy Harris, l’unique conférencier du jour, a revisité avec l’assistance les temps forts de l’histoire de revendications non-violentes depuis Marcus Garvey jusqu’à Martin Luther King en passant par Rosa Parks. L’écrivain afro-américain auteur de plusieurs publications sur l’identité des Noirs et les effets et le traitement de la culture noire dans divers contextes, il a expliqué les inconvénients de la violence « On ne peut pas lutter avec violence contre une autorité extrêmement puissante, » a-t-il souligné. Il a cité le cas Malcom X et d’autres adeptes de la méthode forte. Il a aussi souligné l’importance de l’entraide et du civisme pour développer les sociétés. D’après lui, le critère déterminant dans la lutte non-violente c’est la mobilisation. Il a appris aux participants que l’on ne change pas un système du jour au lendemain et que lorsqu’on épouse la méthode non-violente, il faut s’armer de patience car cela prend du temps.
Selon Emma Moros, l’Attachée Culturelle à l’Ambassade des Etats-Unis au Mali, le succès du mouvement de revendication des droits civiques et la lutte pour l’égalité raciale aux États-Unis témoignent de la détermination de millions d’Afro-américains qui ont lutté contre la discrimination dans les années 1950 et 1960. Un facteur important dans le succès du mouvement, a-t-elle noté dans son discours introductif, était la stratégie de protestation pour l’égalité des droits sans recourir à la violence.
C’est au XXe siècle, période riche en guerres et insurrections armées et des révolutions, qu’est apparue les luttes non-violentes. Cette stratégie a pris le dessus parce que c’était un moyen efficace de délégitimer la violence. A travers des actes de bravade contre les mesures discriminatoires menées dans le cadre des lois « Jim Crow » et de boycott des installations ségrégationnistes, les Afro-américains partisans de la non-violence ont interpellé l’Amérique et le monde entier, faisant bouger graduellement les lignes et faisant gagner à leurs causes toutes les personnes éprises de paix et de justice.
De L’auteur
Eddy L. Harris: afro-américain auteur de plusieurs publications sur l’identité des Noirs et les effets et le traitement de la culture noire dans divers contextes. Parmi ses nombreux ouvrages figurent notamment Mississippi Solo, Native Stranger, South of Haunted Dreams. Il a également collaboré avec Outside, Sewanee Review et le Washington Post dans les années 1990, où il écrit des articles et des critiques.